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lesage

Café Philo du 28 avril 2012

Sujet : La vie intérieure peut-elle être partagée ?

LECOMTE DU NOUY en 1941 dans "l'avenir de l'esprit" distinguait dans la vie intérieure 2 parties : la première, qui comporte la vie sentimentale, dont il affirmait qu'elle était source de presque tous les joies, les chagrins, les angoisses, et la seconde qu'il qualifiait de rationnelle et à laquelle il attribuait les satisfactions, quelques joies et peu de déceptions. Il distinguait ainsi le "je crois" et le "je comprends".

Cette distinction originale me renvoie à la première intervention de ce café philo qui portait sur la conscience et l'universel d'une part (ce qui est universel, c'est la connaissance scientifique) et le culturel, les croyances et le religieux, qui ne sont pas universels.

nous voyons là que se dégage déjà un consensus sur ces 2 aspects de la vie intérieure : une facette inaccessible, pour les autres et souvent pour l'individu lui même, et une autre plus rationnelle, définissable et plus transparente.

La vie intérieure, avec son foisonnement incommunicable, serait elle alors une tentative d'atteindre à l'universel ? Serait elle cette vie spirituelle cultivée ou en friche, une sorte de parcours initiatique ?

Si on considère que notre vie intérieure est la partie la plus chère et la plus intime de notre être, alors on ne peut la transmettre facilement d'autant qu'elle s'entoure de pudeur.

Ce jaillissement spirituel, ce magma de pulsions, à qui tenter de le faire partager, et comment ? Car la personne que l'on souhaite initier va t-elle se montrer capable de le recevoir ?

Cette essence même de l'être, il va être possible d'en laisser saisir des parcelles quand l'autre se révèle apte, de par une expérience similaire, ou une empathie profonde identificatoire.

Le langage, malgré sa flexibilité, se révèle un canal insuffisant mais l'art dans toutes ses expressions est un des moyens de tenter de transmettre quelque chose de sa vie intérieure.

L'identité d'un individu ne pourrait elle pas alors se définir comme d'essence double : un mélange de sa vie intérieure tel qu'il la perçoit, et de l'apparence qu'il donne à voir à autrui ?

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